Le lien surprenant entre l’ennui, la surstimulation et la santé mentale

Quand “trop” devient “vide”

BIEN-ÊTRE PSYCHOLOGIQUERÉGULATION ÉMONTIONELLE

Daniela M. & Nadine G. pour Académie Mentalis

11/10/20253 min lire

a bunch of boats that are sitting in the water
a bunch of boats that are sitting in the water

Dans notre monde moderne, rapide et connecté, nous sommes constamment bombardés d’informations, de divertissements et de stimulations. Nos smartphones retentissent de notifications, les fils d’actualité des réseaux sociaux se renouvellent sans fin, et les plateformes de streaming nous offrent un accès immédiat à des contenus illimités. Pourtant, de manière paradoxale, beaucoup de personnes disent se sentir ennuyées, malgré cette surabondance de stimulations.

Une étude récente, présentée par Neuroscience News, éclaire ce phénomène contre-intuitif et offre des enseignements précieux pour la santé mentale et le bien-être , des valeurs essentielles au cœur du travail de l'Académie Mentalis.

Quand “trop” devient “vide”

Les chercheurs soulignent que l’ennui n’est pas simplement l’absence de stimulation, mais souvent le résultat d’une stimulation excessive et fragmentée qui submerge notre cerveau. Le fait de passer sans cesse d’une interaction brève et superficielle à une autre , faire défiler, cliquer, balayer , perturbe notre capacité à nous concentrer profondément sur une seule tâche ou une seule pensée.

À long terme, cela peut entraîner un sentiment de vide, d’agitation et de fatigue émotionnelle.
Notre cerveau, conçu pour rechercher la nouveauté, s’adapte rapidement aux stimulations répétitives ou superficielles. Le système de récompense s’émousse, et le plaisir initial de la surstimulation s’estompe, laissant place à un
vide intérieur qui ressemble à l’ennui.

Ce phénomène est particulièrement pertinent chez les personnes confrontées à l’anxiété, la dépression ou les troubles de l’attention, car la surstimulation peut aggraver ces difficultés en fragilisant la concentration et la régulation émotionnelle.

Le coût profond de la surstimulation chronique

Au-delà du simple sentiment d’agitation, la surstimulation chronique peut avoir un impact plus profond sur le bien-être émotionnel :

  • Altération du traitement émotionnel
    Le flux constant d’informations laisse peu de place à la réflexion intérieure, pourtant essentielle à la santé mentale et à la résilience.

  • Réduction de la capacité d’attention
    Le cerveau s’habitue à des changements rapides, ce qui rend plus difficile la concentration prolongée sur des activités significatives.

  • Dérégulation émotionnelle accrue
    Une attention fragmentée perturbe la capacité d’autorégulation, augmentant la vulnérabilité aux sautes d’humeur, à l’irritabilité et à l’anxiété.

  • Affaiblissement des liens authentiques
    Lorsque l’attention devient superficielle et dispersée, nos relations perdent en présence et en profondeur émotionnelle.

Pourquoi cela compte pour le travail psychosocial

À l'Académie Mentalis, nous insistons sur le développement de la conscience de soi, de la régulation émotionnelle, de la pleine conscience et de la profondeur relationnelle , des qualités toutes affaiblies par la surstimulation chronique.

Pour les praticiens psychosociaux, les coachs et les professionnels de la santé mentale, comprendre les bases neuroscientifiques de l’ennui et de la surstimulation permet d’aider les clients à retrouver un équilibre émotionnel.

Nous les invitons à :

  • Faire une pause : créer volontairement des moments sans stimulation extérieure, propices à la réflexion.

  • S’engager profondément : encourager des activités significatives demandant une attention soutenue et procurant une satisfaction intrinsèque.

  • Pratiquer la pleine conscience : renforcer la capacité à rester présent sans rechercher constamment de nouvelles stimulations.

  • Fixer des limites : réguler l’usage des technologies pour retrouver du temps de repos, de créativité et de connexion authentique.

Un appel à la simplicité

Ces découvertes nous rappellent qu’il arrive que le meilleur remède soit de faire moins, pas plus.
Ralentir, simplifier, et laisser place à un
ennui authentique , celui qui nourrit la créativité et l’introspection , pourrait bien être l’un des antidotes les plus puissants à l’épuisement de la vie moderne.

🔬 Lire l’article de recherche original ici :
The Neuroscience of Boredom and OverstimulationNeuroscience News